Notre Dieu est femme! Notre mission est la protestation. Notre arme est le sein nu! Ici naît femen, ainsi commence le sextremisme.
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Toujours au cœur de l’actualité, elles viennent de publier un manifeste, les femen ne cessent de défrayer la chronique. Présentes partout où leurs valeurs sont bafouées, elles sont un vivant rappel du caractère machiste et violent de nos sociétés à l’égard des femmes.
Les femen, pour celles, très peu nombreuses, qui ne connaîtraient pas ce mouvement, est un groupe international d’activistes topless, au corps couvert de slogans et à la tête couronnée de fleurs (couronne de l’héroïne). Son slogan est : « mon corps est mon arme ».
Telles d’intrépides amazones, elles s’entraînent physiquement et psychologiquement (il existe des centres d’entraînement femen, notamment en France) pour accomplir leurs missions et être prêtes à subir des répressions.
Voici leur constat : les hommes dominent l’espace économique, culturel et idéologique dans nos sociétés. La femme est une esclave qui ne contrôle pas son corps.
Contrairement aux corps féminins érotiques ou pornographiques, le corps nu d’une activiste est un symbole antipatriarcal, car la femme en est la propriétaire !
Voici un résumé des revendications des femen :
* Éradiquer totalement la prostitution.
* Détruire toutes les institutions du patriarcat (religieux, politique, culturel…)
* Imposer dans tous les pays la séparation stricte entre le religieux et l’État, qui, seule, peut empêcher les établissements religieux de contrôler la
vie civile, sexuelle et reproductive des femmes.
* Combattre la dictature et tous les régimes qui créent des conditions de vie exécrables pour les femmes.
* Détruire le capitaliste sauvage et promouvoir une société égalitaire.
Leur méthode ? Le sextremisme, c’est-à-dire la dénonciation en tout lieu et à tout moment des systèmes patriarcaux.
Affirmant ne pas recevoir d’aides financières d’institutions politiques, religieuses, lobbyistes… afin de garder sa pleine indépendance, le groupe développe en parallèle du mouvement une petite entreprise de produits dérivés qui permet de financer ses actions. Les femen possèdent à cette fin une boutique en ligne où elles vendent des vêtements logotysés et des objets d’art qu’elles ont elles-mêmes confectionnés.
Extrait du nouveau manifeste qu’elles viennent de publier
Là où commence la religion s’arrête le féminisme.
Femen ne fait aucune différence entre les religions qui ne se distinguent que par les noms de leurs divinités, leurs représentations, leurs lieux sacrés, leurs rituels et leurs institutions. Nous les appréhendons dans ce qu’elles ont de commun : le principe de soumission à un dogme. Réfutant l’existence de tout système fondé sur des rapports de domination d’un individu ou d’un groupe d’individus sur un autre, le combat de Femen ne peut pas se satisfaire des attitudes consensuelles à l’égard des institutions religieuses. Loin de nous attaquer à la précieuse liberté depenser, que nous défendons par ailleurs avec vigueur, nous combattons toutes les religions dans ce qu’elles constituent systématiquement des modèles de sociétés concurrents et antidémocratiques où hiérarchie et obéissance absolue sont les maîtres mots.
L’ensemble des systèmes de production qui ont pour cible la marchandisation du corps des femmes et la commercialisation de leur sexualité au coeur d’un marché principalement et d’abord destiné aux hommes constitue un des principaux objets de lutte de Femen. Nous associons à l’industrie du sexe toute activité commerciale où la femme, dépossédée de sa qualité d’être humain libre et indépendant, est réduite à un corps, à une enveloppe matérielle ou à une image utilisée pour satisfaire une vision de la sexualité dominée par les hommes. À travers la prostitution, la gestation pour autrui, la pornographie mainstream et la publicité, la femme se vend, s’achète, s’importe et s’exporte d’un pays à l’autre et devient un bien de consommation à l’échelle mondiale.
Les dictatures se caractérisent par une organisation hiérarchique verticale, autoritaire et violente de la société. Fondées sur un rapport de force primaire entre dominants et dominés, elles enracinent leur puissance politique autour de l’idéologie patriarcale. Au-delà de la répression et de la négation globale des libertés individuelles, l’État autoritaire s’appuie sur une domination économique et sociale de la figure du Père (patriarche). La suprématie du ou des « chefs » à la tête de l’État se prolonge à l’échelle de la famille et de l’intime. Le maintien des femmes dans une dépendance économique, le contrôle de leur corps et de leur sexualité ainsi que la substitution de l’éducation par la propagande font partie des outils idéologiques et politiques utilisés par les régimes autoritaires afin de garantir leur stabilité. C’est parce que l’idéologie patriarcale et les dictatures se complètent et s’alimentent que leur renversement constitue un enjeu majeur du féminisme.
FEMEN : manifeste